Chers amis du club
C’est par le plus pur des hasards que j’ai acheté mon premier Land Rover. Je cherchais un véhicule polyvalent, pas trop cher qui pourrait tirer la remorque du bateau, transporter une meute de chiens qui s’agrandissait et qui pourrait aussi faire office de taxi occasionnel pour les invités de mon activité accessoire B&B à Lough Corrib Oughterard/Co. Galway en République d’Irlande.
Une annonce d’Irlande du Nord a attiré toute mon attention: Land Rover 110, 1989, diesel, avec peu de kilomètres, bon état, GBP 2’000.—ou offre au plus près. Téléphoner à John… J’avoue que dans ma tête je cherchais plutôt un Toyota Land Cruiser ou un Nissan Patrol. Malgré cela, je me suis intéressé à cette annonce. Après 4 bonnes heures de route, je me suis retrouvé devant un 110, 3 portes hardtop. Carrosserie brune avec des bandes jaunes sur lesquelles on pouvait lire en gros caractères «Housing Estate Officer». De toute évidence les 2 ailes avaient été changées, vu que pas peintes. Ce qui faisait de la couleur verte en plus du brun et du jaune. L’état visuel général du véhicule était catastrophique! Ce Landy appartenait à l’administration de biens immobiliers (dans le cadre de l’armée), ensuite il avait été volé pour finalement, suite à un accident, être vendu aux enchères. John achetait la voiture, la réparait dans la plus pure tradition (!) anglaise et faisait une annonce pour la vendre.
Je suis absolument incapable de m’expliquer la raison pour laquelle j’ai sorti mon porte-monnaie qui contenait de l’argent durement gagné pour l’achat de cette voiture. Incompréhensible …
De retour en République d’Irlande, je commandais en Angleterre la peinture la meilleure marchée que je pouvais trouver afin de repeindre le véhicule une première fois. Le fournisseur m’a fait parvenir 5 bouteilles d’un litre couleur vert OTAN, le tout emballé dans une caisse en bois de matière explosive de l’armée britannique. Ce vert OTAN convenait parfaitement à ma Land Rover. Tout comme la caisse de matière explosive qui était posée sur le siège du milieu et qui faisait office de cage de transport pour le Whisky. Quelques jours plus tard, je parquais le véhicule, toujours équipé des plaques d’Irlande du Nord, devant le siège principal européen de l’US-américain Siebel Systems Inc. in Galway afin de me rendre à un rendez-vous d’affaire. Le personnel de sécurité de la société a fait un contrôle du véhicule et a vu la caisse de matière explosive. A mon retour au parking, la police Irlandaise «garda siochana» avait déjà sécurisé une zone autour de mon Land Rover. Qui sait ce qu’il serait advenu, si je n’avais pas pu expliquer le pourquoi du comment!
Fin 2003 mon employeur américain me renvoyait en Suisse afin d’intégrer une entreprise récemment acquise par le consortium dans le canton d’Argovie. Le Landy faisait maintenant partie de mon cœur et j’ai donc naturellement décidé de l’amener avec moi en Suisse. Je pressentais que la démarche n’allait pas être simple. Internet m’a permis de m’informer avant le voyage grâce au service d’homologation de Land Rover Suisse et à certains bons tuyaux trouvés sur le forum du site internet du LRoS. Dans l’hiver le plus profond de l’année 2003, je prenais la route direction la Suisse avec mon chien de l’époque Terry sur le siège passager, quelques cartons derrières et sur le porte-bagage. Après 6 mois et 3 expertises, mon 110 recevait son homologation type-ch X de l’office de circulation de Schafisheim.
Je n’ai jamais eu le moindre intérêt à être membre d’un club. J’étais seulement intéressé à participer à une des rencontres du LRoS. Devenir membre n’était absolument pas d’actualité pour moi. Après la première rencontre est venue la deuxième, ensuite la troisième et enfin je devenais membre du LRoS en 2004. Aujourd’hui, 10 ans plus tard, je me retrouve dans le rôle de président du LRoS.
Aujourd’hui le Land Rover d’Irlande du Nord est passé à la couleur anthracite avec dans ses recoins du sable rougeâtre qui atteste ses 2 voyages au Maroc. La bouteille de whisky fait toujours partie de l’équipement de base du 110, ainsi que la caisse en bois de matière explosive. Le parc automobile a par contre entre-temps un peu augmenté. A côté du 110 (Td de 1989) on trouve une Série I 88 (1957), une série III 109 6 cylindres (1976), 2 Defender Td5 (2003/2004) et une Rover 75 (2003). Le virus m’a totalement contaminé. La mixité, la diversité des intérêts des membres du LRoS envers la marque Land Rover m’enthousiasme toujours autant. La vie du club est caractérisée par la tolérance et l’ouverture. En 10 ans en tant que membre du LRoS, j’ai pu voir des centaines de Land Rover et tous sont différents. Chaque Land Rover y compris son conducteur/sa conductrice sont intégrés à la vie du club rapidement. Je suis totalement convaincu de ce fait et c’est pour cela que le club continue de grandir malgré le fait que les ventes de Defender* régressent fortement. Nous pouvons être fiers de cet état de fait!
Meilleures salutations.
Dani
PS:
Les plus vieux membres auront remarqué par cet éditorial la renaissance d’une ancienne tradition qu’est le Domino. Celui-ci est maintenant transmis à notre vice-président Töbi et sa famille. Je me réjouis de lire l’histoire de la naissance de sa passion pour les Land Rover.
* plus de 90% des véhicules du club sont des Defender, des Séries ou des véhicules Classic qui ne sont plus en production!